Saint Guidon
En 2012 fut célébré le millénaire de la mort de saint Guidon. Ce jubilé a suscité un regain d'intérêt pour le saint patron d'Anderlecht. Qui était ce personnage présenté par la légende comme garçon de ferme, sacristain à Laeken, commerçant sur la Senne puis pèlerin à Rome et en Terre Sainte? On sait si peu de choses de sa vie et les faits rapportés paraissent à ce point légendaires que son historicité est même contestée par certains historiens. De même, la date traditionnellement donnée pour sa mort - le 12 septembre 1012 - est l'objet de controverses. Ce qui est certain, c'est qu'il fut canonisé en 1112 et que ses reliques sont toujours précieusement conservées dans la collégiale d'Anderlecht.
Aujourd'hui, saint Guidon a quasiment disparu de la vie anderlechtoise, mais il figure toujours sur les armoiries communales.
Collégiale Saints-Pierre-et-Guidon
Cet important édifice religieux est un monument classé et l'une des plus importantes églises gothiques à Bruxelles. Elle fut le siège d'un chapitre de chanoines, de la fin du Xie siècle jusqu'à sa suppression en 1795, et du culte dédié à saint Guidon.
Eglise romane
A la fin du XIe siècle et au début du XIIe siècle est érigée une imposante église romane dédiée à saint Pierre. Son plan était proche de l'église gothique actuelle. La collégiale romane ne fut pas détruite d'un coup, mais au fur et à mesure de la reconstruction de style gothique. Parmi les vestiges qui en subsistent, il y a la crypte.
Crypte romane
C'est par des escaliers situés de part et d'autre du chœur que l'on y accède. Cette crypte est une église souterraine dédiée au culte des reliques. Y est aussi exposée une statue en bois de saint Guidon qui surmontait autrefois la source, située au bas de la rue de l'Institut et qui a été supprimée dans les années 1950.
Tombeau de Saint-Guidon
Un monument, constitué d'une dalle funéraire en pierre bleue posée sur deux socles en maçonnerie, est désigné comme le « tombeau de saint Guidon ». Par un étroit passage laissé entre les deux socles, les pèlerins se glissaient pour passer sous la châsse du saint et pour que leurs vœux et prières soient exaucés.
Construction de la collégiale gothique (vers 1350 – vers 1550)
L'édifice gothique, tel que nous pouvons l'observer aujourd'hui, date pour l'essentiel de la fin du Moyen-Age et a été bâti en forme de croix latine.
La fin du XIVe siècle et le début du XVe siècle voient se développer une vaste campagne de reconstruction dont datent les trois nefs et la chapelle de Notre-Dame de Grâce, achevée aux alentours de 1400. Le transept gothique est construit à la même époque en remployant des pans entiers de l'ancien transept roman.
Les travaux du porche et de la tour ne débutent qu'au début du XVIe siècle. La flèche de pierre de style néo-gothique n'est édifiée qu'à la fin du XIXe siècle, par J.-J. Van Ysendyck, architecte de la Maison communale.
Restaurations de la collégiale aux XIXe et XXe siècles
C'est à partir de 1843-44 qu'on commence à restaurer l'église sous la houlette de l'architecte Suys. Les travaux se limitent à l'extérieur du bâtiment et s'achèvent en 1857. A partir de 1879, J.-J. Van Ysendyck entreprend d'importants travaux d'aménagement aux abords de la collégiale qui vont notamment abaisser le niveau du sol extérieur. La fragilité du sol, conjuguée au poids de la flèche, ont entraîné un sérieux tassement de la tour qui penche à l'angle nord-ouest. Les travaux de restauration, menés de 1994 à 1997, ont permis de ralentir ce processus.
Peintures murales
Des vestiges de plusieurs peintures murales datant des XIVe, XVe et XVIe siècles ont été découverts sur les murs intérieurs de la collégiale, à la fin du XIXe siècle, lors des travaux de restauration. Ce qui en fait l'ensemble le plus important de peintures murales de la région bruxelloise.
Vitraux du chœur
Subsistent deux vitraux anciens fortement restaurés au XIXe siècle. Le vitrail de la première travée de gauche de style gothique date de la fin du XVe siècle. Il représente la Vierge tenant l’enfant Jésus, encadrée du donateur et de son patron à gauche, et d’un autre saint à droite. Trois couleurs dominent : le bleu et le rouge, utilisés en alternance dans la partie principale, et le vert émeraude des parties hautes. Le vitrail de la première travée droite, dite de l'Intercession, date du XVIe siècle et est de style renaissance. La composition est centrée sur le donateur, sans doute un chanoine du chapitre qui adresse sa prière à saint Pierre. La Vierge et le Christ font également partie de la composition.
Les autres vitraux du chœur sont néo-gothiques et datent de la fin du XIXe et du début du Xxe siècles. Tous les vitraux du chœur ont été restaurés en 2000-2002. Les restaurateurs ont également opté pour la pose d’un vitrage extérieur qui les protège de la pollution, des conditions climatiques et du vandalisme.
Autres vitraux de la collégiale
Les vitraux au-dessus des portails du transept proviennent de l'atelier de Ganton et datent de 1929. Le style de Ganton se détache du néo-gothique par des personnages plus stylisés et une utilisation plus décorative des couleurs. A gauche est représentée l'Assomption, à droite le Christ entouré des saints et des anges. Le vitrail situé au-dessus du porche d'entrée date de 1970 et est dû à Martens, un maître verrier belge contemporain.
Pierres tombales et monument funéraires
Dans le chœur se trouvent deux monuments funéraires qui ont été érigés à la mémoire des seigneurs de Walcourt. Dans le transept nord subsistent trois bas-reliefs intéressants et 96 pierres tombales. La plupart, insérées dans le pavement de l'église, appartiennent à des chanoines. Les plus belles ont été placées contre les murs de la chapelle des fonds baptismaux.
Place de la Vaillance
Anciennement dénommée « place de la Plaine », c'est le cœur battant d'Anderlecht. Dans les années 1910-1920, cette place fut considérablement agrandie. Le 8 mai 1911, le Conseil communal décréta que "les façades à ériger place de la Plaine devront s'inspirer des styles des 16e, 17e et 18e siècles, de façon à éviter une trop grande discordance avec celui de l'église Saint-Pierre. En outre, toutes les façades seront établies en matériaux apparents et devront avoir un caractère architectural indiscutable ». Dès 1912 furent bâties des maisons de styles historicistes à gradins ou pourvues de pignons baroques. Une seconde vague de construction (de 1923 à 1928) fait suite à un réaménagement de la place où est érigé le Monument aux Héros de la 1ère guerre mondiale dû à Victor Voets.
A l’angle de la place et de la rue du Chapitre, se trouve une maison du XVIIe siècle qui a longtemps servi d'auberge et qui abrite aujourd'hui le centre culturel néerlandophone « De Rinck ».
Ancienne propriété Vandenpeereboom
Place de la Vaillance, 17
En 1890, Jules Vandenpeereboom, alors Ministre des Chemins de Fer, des Postes et Télégraphes, achète une maison de chanoine face à la collégiale. Il la fait abattre pour y édifier une nouvelle construction qui restitue parfaitement le caractère du XVIe siècle. Les communs et la vieille cour pavée ont été conservés ainsi que l’ancien puits qui fut orné d’une belle ferronnerie d’art, copie d’une œuvre conservée au Musée de Cluny à Paris. Cette maison héberge actuellement l'Academie voor Beeldende Kunsten, soit l'Académie des Beaux-Arts néerlandophone d'Anderlecht.
Rue Porselein
Le nom de cette ruelle typique du vieil Anderlecht viendrait d'une allusion au pourpier (« postelein » en néerlandais), une plante à petites feuilles dont une espèce a été cultivée comme légume.
Justice de Paix
Place de la Résistance, 3
Fermant la perspective de la place, un édifice public monumental, abritant la Justice de Paix, est construit en style néo-Renaissance flamande. L’importance démographique, industrielle et économique prise par la commune à la fin du XIXe siècle lui vaut d’être désignée par la loi du 27 mai 1890 comme chef-lieu de canton de justice de paix. A noter, la salle d’audience au premier étage qui présente notamment un remarquable plafond soutenu par des poutrelles en acier ornementées, un riche mobilier et de grands vitraux.